Qui, des gens intéressés par la littérature au Nouveau-Brunswick, ne connait pas les prix Antonine-Maillet-Acadie Vie. Créé par Acadie Vie, la compagnie d’assurance des Caisses populaires acadiennes, à l’occasion de son 50e anniversaire, ce prix a été mis en place afin de rendre hommage à la grande dame qu’est Antonine Maillet en plus de récompenser les acteurs du milieu littéraire acadien.
Il se divise en trois volets : le Prix Annuel, le Prix Quinquennal et le Prix Volet Jeunesse Richelieu.
Le Prix Annuel récompense une œuvre de langue française publiée par un auteur acadien.
Le Prix Quinquennal se veut une sorte d’hommage à un auteur pour l’ensemble de son travail et sa mise à l’avant-plan de l’identité acadienne.
C’est le dernier prix qui m’intéresse ici. Le Prix Volet Jeunesse Richelieu est remis à un jeune auteur, entre 15 et 25 ans, qui démontre un talent pour l’écriture avec une œuvre non publiée. Tandis que les deux autres volets du prix sont médiatisés et célébrés, ce dernier est souvent laissé pour compte. Pourquoi ? Aucune espèce d’idée. Ce prix ne nous présente-t-il pas nos auteurs de demain ? les plumes d’une Acadie qui se renouvelle ?
C’est là que ma job commence. J’vais vous en parler, moé!
Christine Melanson – L’Accessible et le Véritable
Commençons par une présentation de l’auteure. Christine Melanson, dans la jeune vingtaine, en est à sa dernière année d’une spécialisation en études littéraires à l’Université de Moncton, campus de Moncton. Pratiquant autant la musique que la littérature, elle manipule aussi bien la plume que l’archet (elle est violoniste… une très bonne violoniste). Elle a aussi joué le rôle de Marie La Violoneuse au pays de la Sagouine pendant la saison estivale.
Lors de notre entretien, elle s’est dite fort heureuse d’avoir remporté le Prix Volet Jeunesse Richelieu au Salon du livre de Shippagan, en octobre dernier. Encore plus contente que le prix porte le nom de celle qui a créé le monde dans lequel elle a passé ses étés.
Maintenant, son œuvre. L’Accessible et le Véritable est une courte pièce qui nous présente le personnage principal par son monde intérieur. On se retrouve rapidement au centre du petit appartement d’une étudiante en littérature, le personnage principal, qui passe son temps avec ses colocs : « Le Cerveau » et « Le Cœur ». Une allégorie presque naïve, mais ô combien efficace nous propulse dans un monde où ses colocataires mènent un combat déchirant pour l’amour avec un grand A.
La pièce a d’abord vu le jour comme un poème. C’est un peu ce qui explique les différences langagières entre les poèmes et les dialogues dans l’œuvre. Le jumelage poésie/théâtre donne du caractère à la pièce, et ce, dès les premières lignes.
En plus d’avoir remporté le Prix Volet Jeunesse Richelieu, la pièce de Melanson a résonné ailleurs au Canada. En mars 2014, l’auteure s’est rendue au Manitoba pour y entendre sa pièce. C’est à l’Université de Saint-Boniface que la troupe Les Chiens de Soleil a fait une première mise en lecture de l’œuvre.
Elle espère qu’un jour les gens pourront s’asseoir confortablement dans une salle du Nouveau-Brunswick pour entendre sa pièce.
Il faut noter que le prix s’accompagne d’une bourse de 1 000$. De quoi payer les crayons et le papier pour d’autres projets. Justement, Melanson travaille présentement à un recueil de poésie et j’ai vraiment hâte de l’avoir sous la main.
À propos…
Sébastien Bérubé est un artiste multidysfonctionnel. Auteur-compositeur-interprète, illustrateur et écrivain, il aime tout ce qui touche à la création. Surtout le papier de construction. Titulaire d’un baccalauréat en littérature française, philosophie et histoire, il fait comme tout le monde qui a le même diplôme… il est travailleur autonome.