En souvenir des déportés de Port-la-Joye – Louise Imbeault

Nous publions aujourd’hui le discours de la présidente de la Société Nationale de l’Acadie, Louise Imbeault, prononcé à l’occasion des commémorations du Jour du souvenir acadien tenues à l’Île-du-Prince-Édouard le 13 décembre 2017.

Distingués partenaires, Acadiens, Acadiennes et amis de l’Acadie, bonjour.

C’est un grand plaisir pour la Société Nationale de l’Acadie et pour moi-même d’être présente à cette 10e célébration du Jour du souvenir acadien ici à Port-la-Joye-Fort-Amherst à l’Île-du-Prince-Édouard.

Aujourd’hui, sur ce magnifique site de l’ancien Port-la-Joye, chef-lieu de l’Île Saint-Jean, nous tenons à nous souvenir tout particulièrement de la désastreuse déportation de 1758 et de ses nombreuses victimes. Entre le 31 août et le 4 novembre 1758, au cours de la guerre de Sept Ans, quelque 3 000 hommes, femmes et enfants ont été déportés de l’île vers la France sous les ordres des autorités britanniques.

Le 13 décembre a été choisi pour commémorer chaque année, à travers toute l’Acadie, tous ceux et toutes celles qui ont perdu la vie durant la déportation – cet atroce arrachement qui a commencé dans la région de Beaubassin, passant ensuite par Grand Pré pour arriver quatre ans plus tard ici même. La date – vous le savez – est celle du naufrage du Duke William au large des côtes de l’Angleterre. Des centaines d’Acadiens et d’Acadiennes de l’île Saint-Jean perdirent ainsi la vie, il y a presque 260 ans.

La communauté acadienne et francophone de l’Île-du-Prince-Édouard honore, depuis 2008, la mémoire de ses ancêtres. Le fait que vous soyez ici, actifs et actives, pleinement engagés dans la vie de l’île, forts de vos institutions et de votre jeunesse, honore ceux et celles qui se sont embarqués ici pensant qu’ils n’y reviendraient jamais. Fort heureusement, ils s’étaient trompés puisque vous êtes là. Le 13 décembre 1758, Port-la-Joye était désert, mais aujourd’hui, nous y sommes présents afin de nous souvenirs de ses nombreux Acadiens et Acadiennes qui ont perdu la vie.

Aujourd’hui, descendants de ceux et celles qu’on avait voulu anéantir, nous sommes debout. Mieux encore, nous sommes ici avec les descendants de ceux et celles qui, à l’époque, avaient voulu nous écarter. Les Acadiens et Acadiennes forment un peuple fort et résiliant et c’est pour cette raison que nous devons nous souvenir respectueusement de tous ces pionniers et pionnières de l’Acadie, victimes de conflits impériaux. Souvenons-nous des Arsenault, des Aucoin, des Boudreau, des Gallant, des Haché, des Lejeune, des Richard et des nombreuses autres familles acadiennes.

Au nom de la Société Nationale de l’Acadie, aujourd’hui, je vous invite à avoir une pensée spéciale pour les nombreux Acadiens et Acadiennes qui ont perdu la vie.

Merci.

À propos…

Louise Imbeault est une femme très active, tant dans sa vie professionnelle que personnelle. Journaliste à Radio-Canada pendant plus de 30 ans, elle a pris la direction de Radio-Canada Atlantique en 1996. En 2007, sous son leadership, l’institution devient Radio-Canada Acadie. Ayant à cœur le monde communautaire, elle a siégé à de nombreux comités et conseils d’administration. Louise est désormais propriétaire de Bouton d’or Acadie, où elle est aussi éditrice.

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