Je ne vais pas donner mes opinions sur les événements qui ont eu lieu durant les derniers temps. Je ne vais pas non plus émettre mes opinions politiques sur quelque sorte d’autre enjeu d’actualité. Je vais parler plutôt d’observations générales que j’ai faites lors des derniers jours.
Comme je le fais toujours, j’ai pensé énormément à la politique, à l’engagement et à la santé mentale récemment. J’ai plus particulièrement réfléchi à ce qui ce passe dans les nouvelles, que ce soit à ce qui circule dans mon fil de nouvelles sur les réseaux sociaux, au discours des autres sur divers enjeux, à mon propre discours, et même mes propres actions; j’en suis venu à une conclusion :
J’abhorre toute forme de partisanerie, pis je suis incapable de dealer avec sa toxicité.
Je suis tanné des mouvements politiques, j’en ai marre des campagnes, j’en ai eu assez des longs sermons sur l’importance d’une chose ou d’une autre, j’en ai ras le bol de l’absolutisme, du raisonnement selon lequel une vision du monde est la bonne et que celle de l’autre est apocalyptique, pis plus qu’autre chose, je n’en peux plus de la déshumanisation et de la haine montrées envers l’ «Autre», venant des deux bords. Ça me fait mal de voir qu’il y a des gens qui ne se sentent plus en sécurité. Ça me fait aussi mal de voir des gens qui ne se sentent plus représentés par ceux qui sont supposés le faire, et de voir que ces «représentants» prennent la confiance qui leur est accordée pour construire des messages de diffamation ou de nature inflammatoire envers un scapegoat ou envers ses supposés ennemis. Ce n’est plus une question d’être pour ou contre pour moi, c’est une question de fatigue.
Vous vous dites probablement : «Mais, comment est-ce que tu t’es rendu au point de vouloir absolument rien savoir de l’actualité politique?» Je vais non seulement vous expliquer ça, mais aussi vous présenter un guide, étape-par-étape, pour vous expliquer comment vous rendre là vous aussi.
1. Surproduire et surconsommer nos causes
Il y a des moments où on va trop s’investir. On s’implique énormément dans quelque chose; on suit tout ce qui se fait par rapport à cet enjeu, on partage tous les trucs que l’on peut sur Facebook, et au fil du temps, des fois sans s’en rendre compte, toutes les actions qu’on pose, tous les mots que l’on prononce et même toutes les pensées qu’on pond sont politiques en nature. C’est exactement ce qui s’est passé pour moi, et puis je suis arrivé à un point où j’ai manqué d’énergie et d’intérêt, non pas parce que j’y croyais plus, mais plutôt parce que je ne me retrouvais plus dans ces causes. Des fois ça peut se produire en rapport à une cause spécifique, d’autre fois, ça implique l’ensemble des enjeux que l’on appuie.
C’est un genre d’overdose politique, comme le dit Stephen Colbert, où tout ce qu’on fait, tout ce qu’on consomme, tout ce qu’on respire et qu’on projette, ce sont nos projets politiques. C’est un processus où on n’est plus une personne avec des complexités et une individualité, mais une enseigne à deux jambes avec un slogan de préenregistré dans la bouche. C’est important d’exprimer ce qui nous passionne et de ne pas accepter les injustices que nous ne pouvons pas tolérer, mais c’est autre chose que de devenir l’incarnation humaine de ces causes. En conséquence, on perd un peu le fil de qui nous sommes réellement, mis à part nos convictions.
2. Arrêter d’écouter ceux qui pensent différemment de nous
Des fois, ça nous aide à valider nos propres pensées, et d’avoir une certitude qu’on erre du «bon côté». J’ai réalisé à quel point je vis réellement dans de multiples chambres d’écho, ce qui n’est pas exactement quelque chose de désirable pour moi. Je finis par toujours entendre les mêmes arguments sur les mêmes enjeux, et donc je crée une image de l’opinion publique basée seulement sur ce que j’entends, ce qui produit forcément une image biaisée. La plupart des gens dans notre entourage partagent des points de vue similaires aux nôtres. Bien que ça nous réconforte dans nos positionnements, c’est aussi souvent ce qui nous radicalise.
En n’ayant personne devant qui se justifier, et en en faisant face uniquement à des gens qui partagent la même vision que nous, on se fait prendre dans un cercle vicieux qui nous pousse à croire que nous avons ultimement raison, et les «Autres» ont un jugement reprochable et sans fondement. Cette mentalité devient tellement forte que l’on n’est même plus capable de s’exprimer en échangeant des idées respectueusement. Pour les deux bords, l’instinct premier est de diaboliser l’ «Autre» et de répondre émotivement pour établir la dominance de son propre discours.
3. Perdre l’espoir et subir un backlash
Finalement, c’est de perdre conscience de pourquoi on se bat, et par la suite, dans un geste de désespoir, imploser sur soi-même. Ça peut arriver en soumettant son vote lors d’une élection, ou peut-être que ça vient après quand on manifeste son mécontentement en se rassemblant. Des fois c’est en boycottant une assemblée, ou même en menaçant de partir de chez soi en guise de protestation. Parfois, c’est en détruisant tout sur notre chemin parce que quelque part, on est déçu que notre investissement n’aboutisse à rien, que nos idées soient fausses ou soient le fruit de désillusions. Mais c’est surtout que l’on est déçu de soi-même, au point de ressentir une rage pure et viscérale. Donc, on passe à l’action.
En quelque part, je comprends de vouloir envoyer un message destructif plutôt que de rectifier les problèmes en respectant les règles du jeu. Est-ce que je l’ai fait auparavant? Oui, absolument. J’ai même souvent eu envie de le faire récemment, mais si j’ai appris quelque chose de cette dernière fois, c’est qu’il est plus sage de prendre un recul quand on ne sait plus pourquoi on est là, ou quand on perd espoir dans la chose qu’on a défendu pendant longtemps. Quand on rédige une réponse émotive dans le but d’établir la domination de sa position, plutôt que de présenter des arguments de façon posée et respectueuse, on finit souvent par blesser des gens, faire taire ceux qui disent des choses qui nous dérangent et dans certains cas extrêmes, mettre en danger son humanité et les vies de l’ «Autre».
Pour sa santé mentale
Ma santé mentale est en chute libre depuis quelques temps, et bien que de multiples facteurs soient à l’œuvre, l’un d’eux est mon implication et mon intérêt pour les causes et les mouvements de toutes sortes (Francophonie, justice sociale, gouvernements, féminisme, pour en nommer quelques-uns).
Je m’éloigne de tout ça, non pas parce que je n’y crois plus ou que soudainement, je ne me sens plus responsable de faire une marque positive dans le monde, mais plutôt parce que je suis épuisé. Ma fatigue est plus forte que mon envie d’être un agent de changement. Puis d’en entendre parler sans cesse me rend mentalement et physiquement malade.
Si j’ai appris quelque chose récemment, c’est qu’il faut prendre du recul, savoir relaxer et s’assurer qu’il y a autre chose de présent dans nos vies. Perdre le sens de qui on est, de qui sont les autres autour de nous et puis finir par imploser de stress, ça affecte la santé mentale de manière significative.
Je vous implore alors de continuer à exprimer vos convictions et vos mécontentements, mais ne le faites pas à temps plein. C’est comme ça qu’on s’enfonce dans une dépression nerveuse. Trouvez le temps d’apprécier la vie et les gens autour de vous. De vivre non pas comme militant, mais comme personne. Votre santé mentale est aussi importante que votre cause et la seconde ne vaut rien si vous ne possédez pas la première.
Faites-vous une faveur et prenez le temps de vous détacher de vos causes, juste pour quelques temps, et vivez-les organiquement. Que ce soit une journée à la fois ou pour des années, prenez le temps dont vous avez besoin pour déconnecter et prendre soin de vous. Ce n’est pas juste OK, c’est essentiel.
À propos…
Daniel Boutin, originaire de Dartmouth en Nouvelle-Écosse, détient un baccalauréat de l’Université d’Ottawa en études politiques et en études des francophonies. Actif au sein des réseaux jeunesse de la Nouvelle-Écosse et de l’Atlantique, il s’intéresse surtout aux questions sociolinguistiques, identitaires et politico-structurelles.
12/06/15
The environment is the most important subject humanity should be addressing at this time in the history of this planet and its life forms. It seems that we are wasting our efforts when we work to promote Acadian history and culture. Why bother with such a difficult task when we are obviously in deep danger of oblivion due to human caused climate change. I believe that we should modify our charter or mandate to reflect this.
I propose that we become a non profit organization which officially includes environmental protection in our activities because one cannot exist without the other. We have to publicise this event to encourage other organizations to do it too.
We do not have to abandon our current charter and activities but simply find ways to modify them to reflect our concerns about the environment. Since the history of the Acadian people is all about survival, shouldn’t it also be their present objective.
We are here for a short time, and are therefore limited as to what we will accomplish. Our product must be presented in an appealing, self perpetuating and infectious manner.
The subject that we are dealing with (the promotion of La Petite Rochelle as an Acadian place of memory), must be marketed for what it is essentially. It is an exposé of the realities of war from the point of view of the survivors of the last battle for the conquest of Acadia. Here we speak about our heroes and make their courageous determination to survive known to their descendants. We are not victims we are survivors.
A common historical view of the Acadians is that they were unappreciative, undeserving, and rebellious, that is why they were chased out of Nova Scotia. The British mind was incapable of comprehending the determination of another people to remain free. In their minds eventually everyone will be subjugated to their king. They claimed to be promoting a superior way of life (culture) when it is actually an armed economic expansion on the part of the British Empire into Acadia whose purpose was personal profit. Without mentioning aggressors we speak about heroic defenders and what they went through. We stress the fact that the same people are still here in their direct descendants. Everybody readily adheres to the idea that they are descended from the right stuff, the ultimate survivors; that is what happened to me.
The Acadian people being politically free are in a position of officially becoming the first free people to adhere to their historical evolutionary product as ultimate survivors. In this way Acadians set the example that all peoples will ultimately have to adopt to survive. The process is relatively simple, just proclaim it: that although it has historically always been, the Acadian people will be the first people to officially adopt survival as their primary objective.( note that I say’’ will be’’) . Just do it, with a show of hands, at an Acadian gathering somewhere and make sure the right persons (V I P s) and journalists are present.
Maybe survival as an objective could reunite the Acadian and Migamagi peoples in an alliance for survival, cultural as well as real.
Andre Gregoire
Société Historique Machault
Beaucoup de sagesse dans ce texte. Bravo!