L’Acadie à la rencontre de la francophonie des Amériques! – Collectif

Du 13 au 19 juin dernier, nous avons participé à la 4e édition de l’Université d’été sur la francophonie des Amériques qui avait lieu à l’Université d’Ottawa. Chercheurs, politiciens, professionnels et personnes engagées de la société civile se sont réunis dans la région de la capitale du Canada pour nous transmettre leurs savoirs en lien avec la problématique ciblée qui était celle de « l’économie des échanges : quels sont les espaces de rencontre et de développement pour la francophonie des Amériques? ». Sans oublier les 35 francophones et francophiles en provenance de partout en Amérique qui ont participé à cet événement de grande envergure. Nous en avons tiré une expérience des plus enrichissantes, tant sur le plan social que réflexif.  À travers les multiples espaces de rencontre, nous avons pu, tout au long de cette formation, « créer des liens pour faire du bien », comme l’a rappelé à quelques reprises Denis Desgagné, le président-directeur général du Centre de la francophonie des Amériques.

Le fait francophone dans les Amériques est globalement minoritaire. Minoritaire, mais loin d’être insignifiant. En effet, les Amériques comptent quelque 33 millions de francophones et francophiles répertoriés. Bien que nous sommes conscientes du fait francophone minoritaire au Canada, nous avons eu la chance de comprendre les autres réalités vécues par les francophones ailleurs dans les Amériques. Entre autres, Zachary Richard nous a parlé de la culture et de la francophonie en Louisiane: « Dès qu’on est prêt à fermer le cercueil sur le cadavre de la francophonie louisianaise, ben, le cadavre se lève pis demande une bière ».

Du côté de l’Amérique du Sud, Claudia Gaiotti nous a brossé un portrait de la langue française à Buenos Aires. Selon elle, l’apprentissage de cette langue doit se réaliser dans cette synergie qui comporte des valeurs, des émotions ainsi que les traces d’un rapport de pouvoir symbolique. Plus près de chez nous, Luisa Veronis a traité des frontières géographiques et symboliques dans la région d’Ottawa-Gatineau, un lieu où les gens vivent quotidiennement les enjeux et les conflits linguistiques qui se jouent au niveau national.

Crédit photo : Centre de la francophonie des Amériques.

Dans le cadre de cette célébration de la diversité culturelle à l’Université d’été, nous avons pu constater qu’au-delà de nos particularités, nous avons beaucoup plus de points de convergence que de divergence. À notre avis, ces similarités renvoient aux luttes constantes d’affirmation de la communauté linguistique francophone en contexte minoritaire, aux défis de la production et de la diffusion du savoir scientifique en français et à la reconnaissance du pouvoir économique du français comme langue des affaires et de la culture. Que nous vivions en Acadie, dans les Prairies, dans les Caraïbes ou en Amérique latine, les enjeux demeurent, la plupart du temps, les mêmes.

Chacun d’entre nous a acquis de nouvelles connaissances de nos amis et nous avons su partager, en retour, nos connaissances auprès des participants. À la fois émetteurs et récepteurs de réflexions, le partage de nos savoirs s’est réalisé dans le dialogue et la réciprocité. La communication était à son meilleur. Cette rencontre a rendu justice aux paroles dictées par les grands penseurs de l’humanisme selon lesquelles l’ouverture envers autrui nous fait grandir. Nous sommes fières d’affirmer que cette expérience de nos spécificités nous a permis de construire une réflexion commune et de déployer un engagement solidaire pour faire rayonner encore plus notre langue française.

Enfin, nous avons découvert, tout au long de ce cheminement conscientisant, que nos espaces culturels, économiques et académiques sont confrontés à des enjeux similaires. Sur le plan de la culture, les francophones sont appelés à se déplacer de plus en plus en cette ère de mondialisation. Ainsi, la francophonie se diversifie culturellement et ses frontières s’assouplissent sans pour autant disparaître. À vrai dire, elles sont davantage perméables. À titre d’exemple concret, rappelons-nous du dernier Congrès mondial acadien qui s’est tenu dans la région de l’Acadie des terres et forêts en août 2014 et qui réunissait trois territoires politico-administratifs différents, soient le nord-ouest du Nouveau-Brunswick, le nord du comté d’Aroostook au Maine et le Témiscouata au Québec.

En somme, la francophonie d’aujourd’hui se veut un espace d’intégration qui cherche à créer un meilleur arrimage de l’altérité et de la vitalité de ses communautés. Ces principes, nous les retrouvons dans la mission du Centre de la francophonie des Amériques :

« [Le centre] contribue à la promotion et à la mise en valeur d’une francophonie porteuse d’avenir pour la langue française dans le contexte de la diversité culturelle en misant sur le renforcement et l’enrichissement des relations ainsi que sur la complémentarité d’action entre les francophones et les francophiles du Québec, du Canada et des Amériques ».

Loin d’être repliée sur elle-même, la francophonie se vit désormais, d’une façon dynamique et synergique, à chaque jour dans les Amériques. Continuons à rassembler nos vécus singuliers afin de célébrer ensemble cette francophonie. Élargissons nos horizons pour mieux appréhender nos enjeux et les surmonter conjointement.

À propos…

Jeanne Mance Cormier est originaire de Petit-Rocher et elle habite à Moncton depuis plus de 30 ans. Elle occupe le poste de conservatrice au Musée acadien de l’Université de Moncton. Elle est active dans plusieurs organismes et comités culturels et patrimoniaux au Nouveau-Brunswick.

Photo_LisaSavoieFerronOriginaire de Shippagan, Lisa Savoie-Ferron habite à Gatineau depuis maintenant 6 ans. Elle détient un baccalauréat en lettres françaises de l’Université d’Ottawa et elle est présentement à la maîtrise en sociologie au même établissement universitaire.

Marilyne Gauvreau - petitMarilyne Gauvreau est originaire de Saint-Quentin.  Elle détient un baccalauréat en science politique de l’Université de Moncton ainsi qu’une maîtrise en sociologie de l’Université d’Ottawa. Elle est présentement inscrite au programme de doctorat en éducation à l’Université de Moncton. Elle est récipiendaire d’une bourse d’études de la Fondation Baxter et Alma Ricard.

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