Retour sur les événements de Moncton – Matthieu Wade

Moncton a été le théâtre de ce qu’il faut manifestement appeler un événement. Le meurtre de trois policiers, deux autres blessés par balles et une chasse à l’homme qui paralysa la ville pour presque deux jours remplit la triple définition que donne le Larousse d’un événement :

  1. tout ce qui arrive, apparait
  2. un fait d’une importance toute particulière
  3. un fait marquant de l’actualité

Ces trois définitions désignent une gradation. Tout ce qui arrive n’est pas forcément d’une importance toute particulière. Et tout ce qui est d’une importance particulière ne marque pas nécessairement l’actualité.

La tuerie de Moncton répond à ces trois critères. Elle est arrivée, on lui a donné une importance particulière et les médias du monde entier l’ont couverte. Ce spectacle dura une semaine – de la mise en scène par l’accusé se promenant armé jusqu’aux dents dans les rues, aux funérailles, les caméras ont été braquées sur la ville, les hélicoptères l’ont survolée et tous, nous avons été absorbés par les images transmises en direct. Pourtant, tout au long de cette saga, je ne pouvais m’empêcher de trouver étrange que nous passions, collectivement, autant de temps à parler d’un événement dont il n’y avait rien à dire sinon l’évidente tristesse pour les familles touchées. Qu’est-ce qui justifia toute cette attention ?

Twitter Radio-Canada

Twitter : Radio-Canada

Fait d’une importance toute particulière

Qu’est-ce fit de ce triple assassinat un événement sinon la violence et le sang ? Et même dans le sang, qu’est-ce qui l’a distingué d’autres actes de violence auxquels on n’attribue pas la même importance, la même signification ? C’est la cible. L’acte ciblait un symbole, un uniforme derrière lequel il était facile de se rallier. Les héros étaient immédiatement identifiables, ils portaient un nom – la GRC –, ils étaient à notre service. Le meurtre de trois individus lambda passe généralement plus inaperçu. Surtout s’il s’agit de femmes autochtones.

En fait, combien de femmes autochtones devront être assassinées pour créer un événement d’une importance équivalente au meurtre de trois officiers de la gendarmerie ? Plus de 1000, à en croire les faits.

C’est la cible qui démarqua l’événement, mais quelle est son importance ? Quelle leçon pouvons-nous en tirer ? Qu’est-ce que cet événement nous apprend ?

Deuil, spectacle et charivari

Jusqu’à preuve du contraire, il s’est agi d’un événement ponctuel, d’un individu agissant seul. Il n’y a pas de menace terroriste imminente, l’acte ne mit en évidence aucune ligne de fracture profonde dans notre société, ni une menace réelle contre l’ordre et l’autorité. Rien de comparable avec Cliven Bundy aux Etats-Unis, par exemple, et la milice organisée qui l’appuie contre le gouvernement pour des raisons idéologiques. L’événement de Moncton échappe à l’analyse, parce qu’il n’y a rien à analyser. Pourtant, pendant une semaine, nous n’avons pas cessé d’en parler.

S’il s’en est dégagé une leçon, c’est, à lire les médias sociaux, que notre communauté est unie, forte et résiliente. Nous nous relèverons, avons-nous répété. Nous ne laisserons pas cet événement nous définir. Resurgo. Cette communauté est soudainement apparue homogène, consensuelle, unie dans le deuil. Ses clivages idéologiques, économiques, identitaires sont devenus secondaires face à la gravité de l’événement. Même les Premières nations, dont les relations avec la GRC ont été particulièrement tendues à l’automne dernier pendant les manifestations contre l’exploitation des gaz de schiste, ont démontré leur solidarité. Nous sommes devenus, pendant une semaine, une communauté d’émotion, unie par l’amour, le deuil et la compassion.

En regardant tout cet amour, cette solidarité humaine d’une communauté entière dirigée vers les gendarmes, alors que l’assassin en était systématiquement exclu, caché seul dans les bois ou assis seul sur le banc de l’accusé, j’ai pensé au charivari. Le charivari était une pratique populaire au Moyen-Âge par laquelle une communauté se rassemblait pour faire du bruit autour de la maison d’un individu dont elle désapprouvait le comportement. Le tapage de casserole pouvait durer des jours. Une communauté entière s’unissait pour isoler, exclure par le bruit un membre disgracié. Dans ce cas-ci, l’assassin ne sera pas seulement physiquement exclu de la communauté par son incarcération, il en a déjà été symboliquement banni. On n’a pas charrié avec la couverture médiatique, on a charivarié.

C’est peut-être ça, la vraie raison derrière tout ce bruit. Moins d’en tirer une leçon que de faire justice. En même temps, est-ce que cela veut dire que les victimes passées sous silence – pensons encore aux femmes autochtones qui ne reçoivent pas l’appui qu’elles devraient ni de la part de la GRC, ni de la société en général – ne font pas partie de « notre » communauté ? Je vous laisse méditer là-dessus.

Fait marquant de l’actualité

Si l’événement n’était pas significatif – aucun enjeu politique, économique, écologique ou social n’en découle – il était spectaculaire. Plutôt, il est devenu spectacle. La chasse à l’homme était palpitante, les rues désertes étaient funèbres et les funérailles étaient émouvantes et solennelles, avec les milliers de policiers en uniforme, un chien attristé, des veuves et des enfants orphelins de leurs pères, et la ville au complet vêtue de rouge en solidarité, comme pendant un match.

L’événement a aussi rendu explicite notre goût, en tant que société, pour le spectacle. Nous nous sommes attendus des médias qu’ils fassent une couverture en direct et en continu et les francophones se sont indignés quand RDI a continué de présenter une émission sur le budget québécois alors qu’un tireur fou était en liberté dans les rues de Moncton.

Que la société d’État n’aille pas en direct pour couvrir l’événement fut considéré par plusieurs comme une marque de mépris à l’égard des francophones hors Québec. Peu importe qu’il n’y avait pas de développements à rapporter, qu’il n’y avait aucune analyse à faire, que de la spéculation, nous avons estimé qu’il était de notre droit de voir le spectacle en direct. Il ne faudrait surtout pas rater l’événement (surtout, disons-nous-le, qu’il y avait du sang et une chasse à l’homme comme dans les films). Des bulletins rapportant les faits au fur et à mesure qu’ils émergeaient étaient insuffisants, nous voulions du continu.

Mais est-ce que cet événement était légitimement un fait marquant de l’actualité ? Évidemment il méritait une couverture, les faits et les développements méritaient d’être relatés, les policiers devaient communiquer leurs directives à la population, mais l’excès d’images et de temps d’antenne dont il fut le prétexte et la manière dont il a servi à dénoncer RDI et la SRC est problématique.

En apprenant que RDI avait tardé à interrompre une émission spéciale sur le budget québécois pour se rendre en direct à Moncton, ce qui m’a personnellement indigné n’est pas qu’on ne soit pas passé plus rapidement au direct, mais que RDI ne fasse jamais d’émissions spéciales sur le budget néo-brunswickois ! Que notre politique ne fasse jamais événement comme elle le fait au Québec. Qu’on n’ait pas chez nous une émission comme Enquête qui aille à la recherche de l’événement, qui le débusque.

Peu importe, l’appel à revoir la couverture médiatique dans la province est légitime – tant du côté de la SRC que des médias de Brunswick News. Le monopole de ce dernier est en lui-même un événement qui devrait nous interpeller, mais qui fait rarement l’actualité pour des raisons évidentes. Or, l’important, c’est moins le direct en continu pendant un événement spectaculaire que l’analyse des enjeux réels qui façonnent notre communauté, notre société. La résilience d’une communauté ne tient pas qu’à sa capacité de vivre une émotion en simultané, elle tient aussi, pour ne pas dire surtout, à la vitalité de ses idées et à sa capacité à débattre de l’avenir pour orienter son devenir. À ce titre, la tuerie est certes un événement triste, mais sans grande incidence.

Les enjeux auxquels nous faisons face sont nombreux et complexes, mais rarement spectaculaires et consensuels. Notre défi, c’est d’en faire des événements et surtout, de ne pas toujours limiter l’événement au spectacle. Ces enjeux – écologiques, économiques, sociaux – sont moins spectaculaires, parce qu’il est souvent plus difficile d’en identifier les méchants et les héros. C’est la capacité d’une communauté à se saisir des enjeux complexes qui définit réellement sa résilience et sa force.

 

À propos…

 

Mathieu - Mathieu est sociologue. Il habite parfois en Acadie.Mathieu Wade est sociologue. Il habite parfois en Acadie.

31 réponses à “Retour sur les événements de Moncton – Matthieu Wade

  1. Selon Radio-Canada  »On apprend aussi qu’une résidente a logé un appel 911 pour dire que Justin Bourque lui avait dit de ne pas s’en faire, qu’il ne tuerait pas de civils, mais seulement des personnes d’autorité. » Donc la police SAVAIT que Justin Bourque n’était pas une grosse menace pour le reste de la population mais ils ont quand même choisit d’alarmer toute la région jusqu’à 50 milles à la ronde. Pourquoi?
    http://ici.radio-canada.ca/regions/atlantique/2014/10/27/007-temoignages-tuerie-moncton.shtml

  2. Je dois être complètement dans le champ car je ne me suis pas interrogé sur le coté spectacle des évènements de Moncton. Je dis spectacle dans le sens romain du terme quand César proposait du pain et des jeux à ses citoyens. Les faits ont pris la tournure qu’ils devaient prendre en tenant compte de la menace qui sévissait. Le recours aux médias et à Twitter et Facebook était tout à fait normal dans les circonstances pour seconder les recherches entreprises par la gendarmerie. Si certains ont considéré cela comme un spectacle, c’est que l’aura qui entourait l’événement y ressemblait mais cachait bien la sévérité du moment. Personne n’a crié au loup ou a encore volontairement changé quelque chose que ce soit pour rédiger des paramètres qui auraient conduit à un spectacle quelconque. Les événements successifs qui se sont produit on involontairement conduit à une perception qui fut pour certains « intellectuels » un chose pouvant répondre à la définition de spectacle. Pour ma part j’aime mieux rester sur le plancher des vaches et prendre le tout comme je l’ai sentit avec mon regard de procureur fédéral pour la GRC durant plus de 8 ans. On va se rappeler des faits mais je crois que l’épithète de spectacle ne fera pas son chemin dans la définition de ce moment historique.

    •  » Les faits ont pris la tournure qu’ils devaient prendre en tenant compte de la menace qui sévissait.  »
      Mais c’était quoi au juste la  »menace » et surtout qui était menacé selon toi Jacques?

      • Réveille Bernard…un « innocent » selon certain… »victime » de ce que la société lui a fait subir pour d’autres…se promenant dans un boisé situé au milieu d’une subdivision….avec des armes de hauts calibres…ayant déjà tué 3 personnes…il devait être un enfant de coeur en train de réciter le suscipiat!!!!

        • Jacques, cette réponse me surprend venant de toi. Pourquoi est-ce que ça semble si difficile d’admettre qu’il ne visait que des policiers? Oui c’est terrible que ces trois hommes ont perdus la vie mais en dehors du périmètre de sécurité (le boisé au milieu de la subdivision) personne n’était en danger. Alors pourquoi fermer la place Champlain et de nombreux autres commerces à Dieppe et ailleurs dans la région. Pourquoi avoir fermé les écoles jusqu’à St-Louis-de-Kent? Pourquoi avoir paniquer de cette façon?

          • Tu n’as pas de l’air à te rappeler la course de Allen Légere. Cette chasse à l’homme dénouée par le constable Ronald Charlebois avait fait bien des manchettes dans le temps. Dans ce cas-ci les policiers ne savaient pas oû était vraiment le tueur. Les indications reçues la semaine dernière le situait aussi loin que Costco. Une nuit s’était écoulée et les gendarmes n’avait pas les ressources qu’ils obtiendront vers 13:30hr. le lendemain de transport canada avec le Dash8, qui enfin découvrira la personne vers les 23:23hr. La prudence était de mise et pour dire vrai on ne savait pas s’il visait seulement les policiers, cette information n’étant pas confirmée. En plus il y avait une rumeur qui voulait qu’un de ses amis le conduisait en voiture à l’intérieur de la ville? Dans ces conditions je suis d’opinion qu’il était prudent de prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger la population. Comme on dit « You are damned if you don’t and your damned if you do ». Il fut aussi nécessaire de fermer le site suivant pour que le tueur n’ai pas d’indication sur son portable: http://www.broadcastify.com/listen/feed/9077
            De toute façon je crois que la discussion est « moot » car l’opération s’est terminée avec succès.

  3. J’ai été une des seules à dénoncer sur un site le fait que la police a qualifié M. Bourque de monstre. À mon avis, cet enfant est une victime. Et ça, c’est une tragédie. CE N’EST PAS UN SPECTACLE.

    • En passant comme ça, Rachelle et Jon, si vous cliquez sur  »Réponse » à droite du nom de la personne à laquelle vous voulez répondre ça serait beaucoup plus facile de suivre les conversations.

    • Je m’escuse Rachelle, j’avais oublier de préciser. Je pense bien que tu as une autre définition que moi pour « spectacle »: selon le dictionnaire d’Oxford, un spectacle crée un « visually striking performance or display »; l’apparance que le déroulement de la fusillade (et les évènements après diffusé par les médias sociaux) est mémorable.

    •  »À mon avis, cet enfant est une victime. » R.L.
      Un enfant, une victime, un monstre, un fou, un dérangé mental etc. Pourquoi est-ce qu’on n’ose même pas imaginer qu’il était peut-être sain d’esprit et aurait seulement voulu (selon certaines rumeurs) venger la mort de Daniel Levesque?

      • Peut être bien Bernard. Nous saurons dans les semaines à venir, je suis certain qu’il n’y a pas qu’un seul facteur….

    • Bravo Rachelle! Mais moi aussi le tout me laissait l’impression de « spectacle ». D’ailleurs j’avais l’impression que cet effet était quelque peu recherché justement par la GRC, mais pourquoi?

  4. « Je connais aussi la tendance à M. Wade à discréditer toutes sortes de gens et à nous servir de grosses soupes simplistes pour traiter de problèmes extrêmement compliqués »; encore là Rachelle, vous n’arrivez pas à saisir les arguments fondamentaux de Wade. Au contraire, d’après cet article, il veut que l’on s’engage à comprendre nos enjeux complexes. Il nous offre aucune réponse, mais des méthodes pour résoudre nos problèmes. Et oui ma chère, les evènements entourant cette tuerie est devenue malheureusement un spectacle. Encore une fois, il ne faut pas être insensible. Toutefois, on dépeint encore aujourd’hui le meurtrier comme un « monstre », un « fou » (dans les médias sociaux, etc.) sans même connaitre les causes réelles de ces actions. Oui, d’après ces messages sur les médias sociaux, il était peut être « anti système » et aimait ces armes à feu. Ce n’est pas des raisons valables pour le « déshumaniser » comme nous venons de le faire ces derniers temps. Certes, ces actions sont condanables; je refuse qu’un individu utilise la violence pour justifier ces croyances personnelles, religieuses, politiques, etc. Il faut rendre justice et c’est exactement ce que Wade à voulu dans cet article. Il a voulu montrer l’autre côté de la médaille, le côté que l’on entend rarement dans les médias et dans les discussions à Moncton ces derniers temps: nous avons « symboliquement « banni » cet homme, « moins de tirer une lecon que d’en faire justice ».

  5. J’ai très bien compris l’article de M. Wade. Je suis très consciente du traitement que l’on réserve aux femmes autochtones et aux Autochtones en général. Oui, c’est un problème qui mérite une plus grande attention des médias, de la GRC, du gouvernement et de chacun de nous. Je connais aussi la tendance à M. Wade à discréditer toutes sortes de gens et à nous servir de grosses soupes simplistes pour traiter de problèmes extrêmement compliqués. Ce qui s’est passé à Moncton est une tragédie, non pas un spectacle. Si pour vous c’était un spectacle, examinez votre propre conscience. Point à la ligne.

  6. Tu n’as pas bien compris l’article Rachelle. En fait, c’est tout le contraire. Wade veut réellement qu’on se questionne sur nos choix de sociétés, sur nos enjeux contemporains, etc. Sauf qu’il présente ce qui s’est passé à Moncton comme un « spectacle »; un évènement où les émotions ont brouilé nos capacités rationnelles de juger (de pensée), de comprendre la réalité qui nous entoure. Madame, je vois dans tes réponses que tu veux réellement engager un débat, en société, sur les réalités qui touchent cette fusillade. Sauf que Wade présente, dans cet article, qu’il y a des enjeux bien plus importants ou « complexes » qui requiert notre faculté de pensée. Il mentionne, dans cet article, qu’il y a beaucoup d’autochtones qui meurent à chaque année qui ne crée pas un gros « spectacle » comme nous l’avons vu à Moncton. Au contraire, ces chiffres devraient nous offusquer, nous révolter. Nous pleurons la mort de ces trois policiers…oui nous le devons(nous devons pas rester insensibles), mais nous devons pas nous empêcher de nous questionner et de comprendre les enjeux complexes qui créent des dégâts bien plus importants dans notre société. Merci, bonne journée.

  7. Pour compléter la liste de choses « nécessaires » selon M. Landry (je ne parlerai pas de RDI; ce serait trop long)

    Pourquoi les jeunes sont-ils prêts à croire n’importe qui et n’importe quoi, sauf la réalité et les sources officielles d’information?
    Qu’est-ce qu’ils ont contre les journalistes menteurs qui travaillent pour « they »?
    Qui est derrière les théories du complot? Que veulent-ils?
    Pourquoi les écoles (ou peut-être les parents) n’apprennent-ils pas aux jeunes à faire des recherches et à vérifier leurs sources d’information? Comment fait-on pour vérifier une source d’information?
    Parle-t-on des théories du complot à l’école? Les jeunes savent-ils que c’est la théorie du complot qui a aidé Hitler à tuer des millions de personnes?
    Les gens sont-ils au courant de la propagande haineuse qui est véhiculée sur les réseaux sociaux?
    Comment se fait-il que les propagandistes (Christopher Cantwell, par exemple) ont le droit de circuler librement sur les réseaux sociaux et d’empoisonner l’esprit de nos jeunes?
    Comment se fait-il que n’importe qui peut avoir accès à des armes dangereuses? Cela ne vous dérange-t-il pas?
    Pourquoi y a-t-il un site sur Facebook sur les chemtrails (empoisonnement de la population par le gouvernement) qui compte au moins 1 000 abonnés? Que se passe-t-il dans la tête du monde? Are we losing it?
    Pourquoi n’en parlons-nous pas?
    Et j’ai 1 000 autres questions concernant cet événement « sans grande incidence ».

  8. Une analyse nécessaire sur nos relations avec les médias et particulièrement sur ce que nous attendons d’eux. Merci Mathieu pour cette réflexion qui pour répondre à Madame Landry n’attaque d’aucune manière l’horrible événement qui a marqué toute une communauté et qui n’en réduit absolument pas l’impact incommensurable sur nous tous.

  9. Quel est votre problème? Si j’en avais le temps, je vous expliquerais très clairement pourquoi vous divaguez, mais je ne prendrai pas la peine de le faire, parce que je vous prends de moins en moins au sérieux. Un sociologue qui dit qu’une tuerie est sans incidence peut-il être pris au sérieux?

    • C’est très bien Rachelle, t’as prix ça au sérieux pi t’as eu une grosse pepeur que le gros méchant tueur vienne chez vous. On te comprend mais peut tu essayer de comprendre ceux qui n’ont pas eu peur parce qu’ils ne sont pas tombés dans le piège du sensationnalisme des  »nouvelles » et qu’un grand nombre de personnes ont paniqués et fait paniquer les autres alors qu’ils n’étaient pas en réel danger?

  10. Pourquoi, M. Wade, profitez-vous de tous les « battages médiatiques » pour descendre les Acadiens et leurs revendications? Vous dites que vous n’êtes pas un voyeur, mais vous êtes peut-être un profiteur, ce qui n’est pas beaucoup mieux.

  11. Si l’incident est sans « grande incidence », pourquoi soulève-t-elle autant de questions? Et je ne parle pas des questions se rapportant à la couverture de RDI.

  12. En complément de votre propos, je crois qi’il faille donner considération aux facteurs suivants en ce qui a trait au traitement médiatique.

    D’abord, il y a le stress face à l’inconnu dans une situation de menace imminente, qu’elle soit réelle ou ressentie, en particulier par les citoyens immobilisés dans le périmètre définissant le lieu de l’événement. Ces citoyens étaient en droit d’être soutenus par notre télévision d’état, à avoir accès en continu à l’état de la situation. La situation s’est avérée l’oeuvre d’une seule personne, mais durant les 24 premières heures, rien ne l’assurait. Par ailleurs, Il est probable que cette attente dans l’inquiétude a, en partie du moins, dicté l’élan de la population dans les jours suivants.

    L’autre facteur en est un d’équité. Il m’apparaît indéniable que si l’événement dont il est question s’était déroulé dans une région rapprochée des grands centres du Québec, le traitement de l’information par notre société d’état aurait été radicalement différent, nettement plus continu. Que la télévision d’état doive ou non couvrir en continu ce type d’événement est une question; qu’il doive le faire de façon équitable peu importe où il se déroule au pays en est une autre. Enfin, j’abonde dans le même sens que vous en ce qui a trait au traitement de l’information par les composantes de Brunswick News.

  13. Félicitation Matthieu, un texte très éclairant, probablement l’analyse la plus perspicace et pondérée que j’aie lue jusqu’à présent dans les médias.

  14. Bravo! Bravo! et encore bravo pour avoir oser dire les  »vraies affaires ». Ces évènements, aussi tristes pouvaient-ils être pour les personnes impliquées, n’étaient tout simplement que du spectacle pour les autres. Malheureusement des centaines et peut-être des milliers de personnes ont étés traumatisées par ce spectacle inutile.
    La question qui tue: Qui a crié au loup inutilement?

    • Pour répondre à ta question Bernard, je pense que c’était la GRC elle-même qui a crié au loup.

      • Je le savais bien Marie mais je voulais voir si quelqu’un oserait le dire tout haut. Moi quand j’ai vu le maire de Moncton et le porte parole de la GRC pleurer à la conférence de presse en se donnant des hugs je savait qu’on allait avoir un maudit bon show. Je dois avouer que Marlene Snowman et l’autre toute petite que je n’arrive pas à me souvenir de son nom, ont fait un travail très professionnel comparé à ces deux hommes.

  15. AH voilà quelqu’un qui parle avec du bon sens! Fini avec le spectacle…allons saisir les enjeux complexe dans notre société. Merci!

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