Une langue qui mérite nos petits soins – Jeanne Renault

Dieppe, ville francophone à 75,6%. Dans la description officielle de Dieppe, on lit : la plus grande ville francophone, à l’extérieur du Québec. C’est aussi l’une des plus grandes villes acadiennes, au monde.

10h30, le samedi 3 novembre, par un temps pluvieux, nous nous pointons vers le Starbucks de Dieppe. «Un café, un thé et un chocolat chaud». «I don’t speak French». Pendant l’heure et demie que nous étions là, la même serveuse unilingue a pris les commandes des clients, en anglais et personne ne semblait s’en offusquer. Pourtant, nous étions au cœur même des institutions du Dieppe culturelle : marché, hôtel de ville, bibliothèque, centre culturel, Mathieu Martin et le Collège communautaire.

Nous avons été heurtés, le dimanche 28 octobre par les propos de madame Denise Bombardier, à Tout le monde en parle. Il faudrait, peut-être, en revenir. Nous existons et nous savons que nous existons.

Mais là, où il nous faut réagir rapidement et énergiquement comme francophones, c’est dans notre province, où notre sort est entre nos propres mains et non entre celles des élus. Le dernier mandat de 4 ans sous les libéraux n’a à peu près rien donné au développement de la francophonie. D’ailleurs, un Brian Gallant repentant s’est excusé publiquement pour ne pas avoir agi suffisamment dans ce dossier.

Depuis le 2 novembre, nous sommes gouvernés par un parti envers lequel nous sommes sceptiques et avec raison. Pour survivre, le Parti progressiste-conservateur doit compter sur les 3 alliancistes de Kris Austin, chef d’un parti dont nous connaissons les visées. Nous serons à 1000 lieues des conservateurs du tandem, Richard Hatfield – Jean-Maurice Simard. Rappelons-nous que ce même Jean-Maurice Simard avait produit un rapport sur Le développement et l’épanouissement des communautés francophones et acadienne.

Nos droits linguistiques, faut-il encore le souligner, sont inscrits dans la Constitution canadienne tout comme dans la Charte des droits. Au Nouveau-Brunswick, nous sommes aussi protégés par une Loi sur les langues officielles.

Les questions de fond concernant l’usage et la qualité du français ne sont pas réservées à quelques spécialistes, mais nous concernent tous. Le français mérite nos petits soins. Le français n’est pas une langue comme les autres. C’est la langue dans laquelle nous, les francophones, avons appris à parler.

À propos…

Née à Campbellton, Jeanne Renault est diplômée du Collège de Bathurst et de l’Université de Toulouse (France) Le Mirail. Elle a, pendant près de 30 ans, représenté les Commissaires aux langues officielles du Canada à Ottawa, à Sudbury (Ontario) et au bureau de l’Atlantique (Moncton). À titre de bénévole, elle a œuvré dans des conseils d’administration au niveau d’un théâtre et d’une compagnie de théâtre, dans une maison d’édition, dans un festival de cinéma et dans le secteur de la santé. Elle est à la retraite depuis 10 ans.

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