#ThisisNotConsent – Collectif

Le texte suivant a été rédigé le 24 et 25 novembre 2018 dans le cadre du colloque Equinoxe de la Fédération des jeunes francophones du Nouveau-Brunswick (FJFNB).

Pour plusieurs personnes, leurs vêtements reflètent leur personnalité et agissent même comme une deuxième peau. C’est malheureusement connu, la nature humaine amène les gens à juger les autres par leur apparence, parfois même un peu trop.

Dans les derniers mois, un mouvement sur les médias sociaux a pris énormément d’ampleur à la suite à un évènement en lien avec ce sujet qui ne laisse pas indifférent : une jeune femme de 17 ans s’est fait agresser sexuellement par un homme majeur qui affirmait qu’elle était consentante puisqu’elle portait un string. Malheureusement, on blâme souvent les victimes et, encore aujourd’hui, certains ne semblent pas comprendre ce qu’est le consentement. Il est choquant de voir à quel point le viol survient fréquemment.

Pour débuter, les agresseurs vont souvent nier leurs actes, et la population générale est rapide à accuser les agressés. On dit que si une femme s’habille de façon «provocante» ou qu’elle se met dans une situation dangereuse, elle mérite de se faire violer. Évidemment, ces propos sont faux et entièrement inacceptables, puisque les femmes devraient pouvoir porter ce qu’elles veulent et aller n’importe où sans problème. Ce n’est pourtant pas une réalité. Sur 9088 inculpés pour agression sexuelle, seulement 1814 sont déclarés coupables et condamnés. Ce chiffre est aussi choquant que désolant. De plus, le quart des victimes de viols sont tuées suite à l’agression. Elles sont des personnes innocentes qui décèdent à cause de criminels dégoûtants, irrespectueux, et tout au moins, malades. En gros, les agresseurs ne sont pas assez sévèrement punis, et les victimes souffrent de traumatismes pour le reste de leur vie, parfois simplement à cause d’un vêtement révélateur, d’une soirée en ville ou du fait d’être seules dehors la nuit. Peu importe la situation, rien n’excuse une agression sexuelle.

Pour continuer, il faut comprendre ce qu’est précisément le consentement et comment on peut le reconnaître. Selon le Larousse en ligne, il s’agit de «l’action de donner son accord à une action, à un projet.» Refuser peut prendre maintes formes, il ne s’agit pas toujours de dire «non». Si l’action semble forcée ou rend un individu mal à l’aise, il n’est pas intéressé. Beaucoup vont utiliser des arguments tels : «Tu avais dit oui tout à l’heure», «Tu n’as pas dit non», «On sort ensemble, donc c’est normal» ou même «Tu semblais aimer ça, tu souriais». Tant que la personne ne t’a pas donné son accord de façon claire et précise, elle n’est pas consentante et tu ne peux aucunement te donner le droit d’assumer le contraire. Il s’agit ici d’un sophisme, de fait d’une évidence flagrante, mais malgré tout, les agresseurs persistent à attaquer sans pitié. Pourquoi ce concept si simple semble si compliqué à ancrer dans la tête des gens? Il est temps qu’on se réveille et qu’on commence à se soutenir au lieu de se rabaisser. De plus, certaines victimes sont dans l’incapacité de consentir puisqu’elles ne comprennent même pas ce qu’il leur arrive. Il s’agit d’enfants. Dans 97% des cas d’agressions sexuelles, les agresseurs sont connus de la victime. Il est donc facile pour un majeur qui connaît bien le jeune de prendre avantage de cette proximité et de son autorité. Du côté légal, le consentement ne peut être reconnu lors d’une relation entre majeur et mineur. En gros, le consentement est un concept simple : l’accord est seulement valable lorsque les deux partis sont entièrement en faveur de l’acte sexuel.

Pour enchaîner, il est fou de voir la fréquence à laquelle les agressions sexuelles se produisent. Au Canada, une femme sur trois et un homme sur six se sont faits ou vont se faire agresser sexuellement dans leur vie. Aussi, 82% des victimes d’agression sont des femmes et 67% ont moins de 18 ans. Les autochtones sont 5 fois plus susceptibles d’être des victimes que le reste de la population, et les personnes ayant un problème de santé mentale ou une déficience intellectuelle le sont 4 fois plus. Les membres de la communauté LGBTQ+ sont aussi plus sujets à ce genre d’attaque. Bref, les minorités sont davantage ciblées. Si on parle plus spécifiquement du viol, d’un point de vue international, il y a une estimation de 903 viols déclarés qui surviennent sur terre chaque jour. Les numéros sont frappants, et celui-ci en particulier n’inclut même pas les viols non déclarés. Toutes les preuves sont là pour démontrer que l’agression sexuelle ainsi que le viol se passent partout quotidiennement.

Pour conclure, l’adolescente de 17 ans a été blâmée pour les sous-vêtements qu’elle portait, ce qui est intolérable. Elle n’était point dans une position pour consentir, et tristement, son histoire est semblable à celle d’une vaste majorité de jeunes femmes violées. Par contre, il ne faut pas que ces victimes demeurent de simples statistiques, laissées seules dans leur douleur. Agissons face à ce crime, continuons de dénoncer cet acte de malfaisance, abordons le sujet pour que les pourcentages diminuent. Les agressés méritent de savoir que nous sommes plusieurs de leur côté.

À propos…

Josiane Benoit fréquente l’École Mathieu-Martin à Dieppe.

Auriane Bergeron est originaire de Québec et fréquente l’École Sainte-Anne à Fredericton.

Yan Brideau fréquente Polyvalente W.-A. Losier à Tracadie.

Jade Legeay est originaire de Paris et fréquente l’École Sainte-Anne à Fredericton.

Une réponse à “#ThisisNotConsent – Collectif

  1. Très bon article. Ouvrons l’oeil autour de nous. Peut-être y décelerons – nous de tels actes et aiderons les victimes.

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