Jour du souvenir – François Buret

Je reviens tout juste d’un voyage de vacances dans le pays de mes ancêtres. Des vacances familiales aux accents historiques. C’est ainsi que pour mieux comprendre l’histoire de mon peuple et du monde, je me suis rendu sur les plages du tristement célèbre Débarquement de Normandie. Quel moment!

Se retrouver ici, moi, le français, au pied des stèles de Juno Beach devant les noms gravés de soldats aux accents acadiens ; ces Leblanc, Mazerolle, Duguay et tant d’autres. Quel frisson!

Aujourd’hui que reste-t-il du message de ces hommes qui, à un moment donné, ont décidé de naviguer au secours d’inconnus, d’un pays inconnu envahi par des inconnus?

Fir0002/Flagstaffotos

Fir0002/Flagstaffotos

Est-ce un élan de sympathie, une bêtise, une folie humaniste? Ces régiments canadiens qui comptaient dans leurs rangs un nombre certain de Néo-Brunswickois qui, entre autres, se sont volontairement engagés dans un conflit armé pour défendre une terre, mais surtout une humanité. Pourquoi?

J’ai ressenti, en ces lieux, cette harmonie des peuples tentant d’enrayer une machine de guerre si bien huilée. Une humanité qui traversait les frontières, comme si le globe entier était en danger et comme si l’Homme devait le protéger.

Le monde moderne est le résultat d’une équation dont la compréhension est parfois bien difficile. Malgré tout, nous avons un héritage qui nous interpelle sur certains points et faits marquants de l’histoire que nous ne devons pas oublier.

Lors d’évènements récents, le gouvernement du Nouveau-Brunswick s’est montré intransigeant sur le moyen d’en finir avec la crise de l’emploi dans la province. Dans ces discours, il n’est plus mention d’humanisme, mais d’économie. Une réalité cruelle, mais bien réelle. C’est pour cette raison que le premier ministre de la province a affirmé sa volonté d’exploiter à foison les ressources du sol afin d’espérer en tirer un rendement qui fera prospérer le Nouveau-Brunswick et sa population. Creusons, creusons, même si l’on ne sait pas ce qu’il y a dessous. Il est temps d’ouvrir les yeux et de prendre le temps de se souvenir. La prospérité nait seulement de la ruine de certains, peu importe où elle se situe.

Les États-Unis, la France et bien d’autres pays ont, à plus ou moins grande échelle, profité de la ruine de certains pays, mais surtout de certains peuples. Cela continue aujourd’hui en Amérique du Sud où des populations entières voient leurs territoires bafoués et violés par des compagnies pétrolières. Pour qu’un pays génère de la l’argent, il est nécessaire que d’autres en paient le prix. Trop peu connaissent le tribut du continent africain et de son sol dans le système politique et économique mondial actuel. L’humain, bafoué depuis des siècles déjà, voilà qu’aujourd’hui nos chers politiciens provinciaux endoctrinent leur propre peuple afin de justifier la mort de leur terre afin de creuser des puits et y trouver gaz, soi-disant synonyme d’or…

Le syndrome de l’autruche : creuser un trou, y plonger la tête, ne plus rien voir et espérer se relever en vie. Aujourd’hui combien d’entreprises occidentales, peu importe les nationalités, n’ont que faire de cette humanité qui résonne encore sur ces plages désertes ou des hommes sacrifiaient leur vie pour celle des autres.

Voilà que les discours, même ceux d’un trône si scintillant, sont-ils capables de devenir aussi aveugles lorsqu’il s’agit d’humanité. À quand l’Homme mangeur de liasses ou d’or, buveur de monnaie ou de gaz? Quand réaliseront-ils que l’utopie d’un bureau doré ne donnera ni nourriture ni boisson aux hommes. Qu’en est-il des solutions d’avenir? Les réponses devraient pourtant sortir de ces bureaux.

Où est donc cette foi en l’humanité? Pourquoi n’écoutons nous plus nos sages, nos vieux, notre Monde? Car une chose est sûre, notre eau ne repousse pas. Au même titre que ces soldats canadiens qui, par un jour de juin 1944, sont tombés en se battant pour l’Homme et pour sa vie. Y aura-t-il un jour du Souvenir ou de commémoration mondiale en mémoire des litres d’eau versés et des hommes infectés pour l’économie néo-brunswickoise?

À propos…

SONY DSCOriginaire de France, Éducateur à l’environnement durant 12 ans auprès de jeunes issus de quartiers sensibles et d’adultes aussi, François à toujours aimé les grandes conversations politiques et environnementales. Pigiste pour un petit journal local de Bretagne, c’est souvent avec la plume bien aiguisée qu’il traite des sujets aussi divers que la politique, l’environnement et l’éducation, mais aussi l’économie.

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